Mémoires.  
Parce que sans histoire, il est encore plus risqué de se projeter dans l’avenir.
Parce que depuis 20 ans, le développement des techniques de communication favorise l’instantané sans laisser de traces.

Collectives.
Parce que dans cette période de l’individualisme triomphant, il est salutaire de penser à plusieurs.

Fabrique.
Parce que nous savons que la mémoire doit se nourrir de matériaux, que les historiens autant que les journalistes écrivent à partir de faits, qu’ils sont des artisans intellectuels et que cette franchise et cette humilité à le rappeler garantissent la solidité de leur démarche.

 

François Delaunay
Fondateur des Éditions de l’Aulnaie

Vient de paraître :

Pour un grain de liberté

Le 4 juillet 1989, le ministère de l’Agriculture et le système agro-industriel français avaient voulu interdire la profession des trieurs de semences de ferme, au prétexte que ce petit métier rural né au 19e était un anachronisme agricole qui empêchait le progrès scientifico-économique de dominer sans partage. Trente-cinq ans plus tard, les parias de la semence tiennent leur revanche. Non seulement ils sont allés sauver la pratique de la semence de ferme devant les instances internationales à Genève et à Bruxelles, mais ils sont devenus, après bien des péripéties, les principaux acteurs de la production semencière céréalière française.

De profession condamnée, les trieurs de semences sont devenus une solution d’avenir pour répondre aux défis du siècle auxquels sont confrontées les agricultures française et européenne. Avec le temps, les adversaires d’hier ont trouvé un compromis équilibré au sein de Semae pour tout à la fois financer la recherche variétale et développer les solutions de sauvegarde et de conservation du fabuleux patrimoine de l’humanité que représente la biodiversité génétique des plantes cultivées.

À la croisée des chemins de l’histoire, les leçons de la saga des « trieurs de semences» gagnent à être connues par tous les professionnels de l’agriculture. Les trieurs de semences sont fiers de la partager pour perpétuer le droit millénaire de profiter du fruit de sa moisson et de « ressemer sa récolte ».